Une sage-femme pourquoi ? Et un mini récit d'accouchement

15 septembre 2013
 

Mon bébé a bientôt trois mois c'est le temps de parler de mon accouchement et des raisons pour lesquelles j'ai opté pour une sage-femme après deux accouchements avec un obstétricien. Ça va être long, désolée : ) !

Avant de commencer je tiens à dire que je peux très bien comprendre les femmes qui optent pour un accouchement "médicalisé" avec un médecin et je ne crois pas qu'on doit obligatoirement avoir un accouchement avec une sage-femme pour avoir un bel accouchement. Certaines femmes ont des expériences merveilleuses avec un médecin sous épidurale et d'autres ne sont pas faites pour cela... comme moi. Il y aussi toutes celles qui doivent se résoudre aux césariennes ou qui ont des complications. Je crois que si on vit une grossesse normale, nous sommes toutes capables d'avoir un accouchement naturel. Mais, le plus important c'est de faire un choix éclairé, pour qu'on puisse vivre un bel accouchement à notre goût. Parce que je crois que c'est vraiment possible que ce soit une belle expérience. En fait, pour moi l'accouchement est la meilleure partie de la grossesse. Je dis toujours que j'accoucherais 4 fois au lieu de vivre les désagréments de la grossesse pendant 9 mois. O.k. 4 fois, mais avec quelques semaines d'intervalles quand même : ) ! Et cela même si j'ai eu deux premiers accouchement décevants.

Je vais essayé de résumer le plus possible mes deux premiers accouchements. J'ai eu un obstétricien merveilleux et compréhensif, mais comme tous les obstétriciens, rendez-vous toujours en retard et rapides. Malheureusement, j'ai accouché les deux fois avec un autre médecin.

Premier accouchement : pas de cours prénataux seulement lire des livres, 11 heures en tout, contractions qui deviennent vite intenses. Arrivée à l'hôpital à 7 /2 de dilatation. Trop nouille, je reste couchée sur le dos parce c'est ce qu'on m'a dit de faire et les contractions sont vraiment intenses. Épidurale, parce qu'il n'était pas question que j'ai un accouchement naturel. Je croyais que c'était juste des hippies qui faisaient ça. À 9 1/2 rupture des membranes pendant l'examen du col. Le médecin décide de me faire pousser. Je ne sens pas pentoute les contractions et surtout pas comment pousser. Après 1h30 de poussées, le coeur du bébé baisse on m'offre le choix entre la césarienne et les forceps. Je prends les forceps. Bébé sort en deux contractions avec des bleus sur les tempes. Je le prends 2 minutes sur moi, je commence à faiblir : hémorragie. Déchirure au 3e degré dû aux forceps, au périmètre crânien de mon fils qui était pas mal bon et du fait qu'il n'était pas bien placé. On fait les points, c'est très long... Je reste 4 heures dans la salle d'accouchement parce que je suis trop faible. 4 jours d'hôpital parce que je suis trop faible, dort très peu, pas assez de lait ... Plus tard des points qui lâchent et 3 mois pour m'asseoir normalement. Pas terrible comme expérience !

Le deuxième, j'ai compris. Pas question qu'on me mette sur le dos avant que ce soit le temps de pousser, mais pas question encore de faire ça sans épidurale, non, non, non. Donc, 26 heures en tout, arrivée à l'hôpital à 9 3/4 de dilatation, alors pas de possibilité d'épidurale. Mais rendu là, je me suis dis o.k. Comme les contractions n'étaient pas vraiment fortes, on me donne du pitocin, petite anesthésie locale, on rupture le membranes et on pousse.... pas assez vite, alors on donne encore plus de pitocin. Je n'arrive pas à bien sentir quand je pousse, c'est long et décourageant ! 1h30 plus tard, là on me laisse pousser quand je veux, je m'agrippe au poignées et j'y arrive enfin ! Mais je suis tellement fatiguée du travail lent, de pousser comme une bonne pour rien et les bras mort à me tirer sur ses poignées que je ne suis pas capable de tenir ma fille sur moi, j'ai les bras trop fatiguées. Déchirure 2e degré, hémorragie encore. Rétablissement meilleur, mais encore beaucoup de déception pour cet accouchement.

Conclusion après ces deux accouchements, je suis vraiment dégoutée. Je veux pouvoir pousser quand je veux, quand c'est vraiment le temps au lieu d'utiliser du pitocin et aussi ne pas pousser aussi longtemps pour rien. Je ne veux pas déchirer et faire encore une hémorragie. Je veux accoucher dans une autre position plus propice à pousser. Tant qu'à avoir un vrai accouchement, je veux réussir à profiter des premières minutes avec mon bébé comme il faut. Je veux pouvoir l'allaiter tout de suite, faire du peau à peau, pas être morte de fatigue et avoir mal dans les bras pendant trois jours après. Je suis dégoutée de la position couché sur le dos pour accoucher. J'ai aussi réalisé que c'était vrai que lorsqu'on pousse la douleur des contractions diminue tellement. Je suis contente d'avoir été obligée d'avoir un accouchement naturel et j'en veux un autre comme ça. 

Je ne sais plus très bien d'où vient l'idée d'être suivis par une Sage-Femme, mais le début de ma réflexion était guidé par une analyse de ma peur de souffrir. J'avais tellement peur de la douleur de l'accouchement, que je n'étais pas capable d'envisager que peut-être ça pourrait être mieux autre chose. La peur de souffrir nous aveugle trop souvent et nous fait passer à côté de choses bien meilleures.  Je dis que ça aurait pu être mieux, parce que je n'avais jamais été informé des possibles conséquences d'une épidurale. Dont possibilités du ralentissement cardiaque du bébé et aussi le fait de ne pas vraiment être capable de pousser comme il faut parce qu'on ne sent rien. Je sais que ça n'arrive pas à toutes, mais ça m'est arrivée et j'en ai été dégoutée de l'épidurale pour moi. D'autant plus que j'avais vécue sans et préférée sans.  J'ai donc posé pleins de questions  à une amie qui avait vécu l'expérience avec une Sage-Femme et je me suis lancée. Dans mon coin j'avais 50 % des chances d'en avoir un suivis avec une SF. Il y deux ans lorsque j'ai fait ma môle j'avais eu une Sage-Femme. Je n'ai malheureusement jamais eu le temps de la voir avant de me rendre à l'urgence et tout ce qui a suivis (voir les liens pour toute l'histoire ici, c'est au centre de la page). Donc on se reprend l'année passé et ça y est, je l'ai eu mon suivis avec ma Sage-Femme et mon accouchement comme je le voulais. 

3e accouchements : (22 heures en tout) Après 2 strippings j'étais à 41 semaines et 3 jours et là ça a enfin commencé, Enfin ! Mais mes contractions était pas mal distancées, je prends ça relax. Je ne voulais pas arrivé tôt à l'hôpital (pas de maison de naissance pour mon centre de Sage-Femmes). 12 heures plus tard, vers minuit, je me pointe à l'hôpital, j'étais aux 5 minutes. Dilatation à 5, j'étais vraiment déçue, mais c'est pas grave, c'est parti mon bébé s'en vient. J'ai passé la nuit à somnoler entre les contractions, même pendant je crois. Après deux accouchements, je sais que ma position c'est assied. Donc je reste assise sur le lit et ça va très bien. Quand le matin se lève le travail ne bouge pas vraiment, alors moi je bouge plus pour faire activer les contractions qui sont maintenant aux 7 minutes. Je ne sais plus très bien la séquence des évènements, mais le bébé n'est pas tout à fait bien placé, je prends des contractions en position de déséquilibre pour l'aider. Je déjeune (oui on a droit avec une Sage-Femme yeah !), finalement ma Sage-Femme rupture les membranes (crève les eaux) et là j'ai une vraie contraction solide qui me fait paniquer, parce que je n'étais pas prête, pas bien placée et ça fait vraiment mal. En fait, j'ai surtout peur que ce soit encore long et que je pousse encore longtemps. Alors ma Sage-Femme qui tout le long parle doucement, se fait rassurante et me dit qu'on peut essayer de pousser, même si je n'en ressens pas vraiment physiquement le besoin, la dilatation est bonne. Je m'assois sur le banc de naissance et j'y arrive !!! Cette fois-ci j'y arrive à pousser comme il faut ! Je suis tellement contente comparativement au deux autres où je ne savais pas comment m'y prendre. Une ou deux contractions encore sur le banc.  Finalement, on s'était entendu à l'avance que j'accoucherais sur le côté pour éviter le plus possible la déchirure (et il semblerait que c'est la meilleur position). Je me suis mise sur  le lit de côté et ma 2e fille est née après 2-3 contractions. Qui, je tiens à le dire était aux 5 minutes. Oui avec une Sage-Femme on peut accoucher avec des contractions aussi distancées en autant qu'elles soient assez fortes. Pas de pitacin. C'était merveilleux parce que j'avais le temps de me reposer entre chaque ! 

Malheureusement, j'ai eu encore une déchirure au 2e degré, mais pas d’hémorragie !! Je suis en pleine forme, je peux faire du peau à peau, allaiter ma puce et prendre le temps d'en profiter avec mon mari dont c'est l'accouchement qui l'a le plus ému. 3 heures plus tard j'étais dans mon lit, chez moi. C'est une chose qui me faisait peur le retour à la maison rapide, mais être dans son lit il n'y a rien de mieux.Et surtout ne pas passer son temps à être dérangée. Pour la bouffe on se fait livrer 2-3 jours. Ça allait tellement bien que monchéri est allé à la pratique de soccer de fiston le soir même de la naissance de notre 2e fille.

Conclusion, je suis vraiment contente ! Si on oublie la sortie du bébé en soit, qui est disons....douloureuse, et une contraction douloureuse, mon accouchement s'est fait tout en douceur et vraiment pas très douloureux. Je sais que ce n'est pas la même choses pour tout le monde. Mais je crois vraiment que lorsqu'on s'arme de la pensée de souffrir on se prépare plus, on est moins tendue, on essaie vraiment de se placer dans une position confortable et d'être le plus calme possible. Ça aide énormément !

Mon mari riait de moi parce qu'entre les contractions j'étais vraiment somnolente, j'avais l'impression d'avoir pris des médicaments qui cause la somnolence. Ma Sage-Femme m'a dit que c'était les endorphines. Merci Seigneur pour les endorphines, c'était génial !

Ce que j'ai aimé aussi de mon suivis c'est le temps. Avoir le temps de poser toutes les questions durant mes rendez-vous, avoir le temps d'aller aux toilettes avec ma puce pendant le rendez-vous si il le fallait. La compréhension merveilleuse de ma Sage-Femme lorsqu'on se faisait interrompre pendant nos discussion, trop souvent, par mes deux autres moineaux que je devait trimballer avec moi. Le fait de me faire donner toutes sortes de trucs, et très souvent naturels pour aider les petites maux de la grossesse. La prochaine fois, s'il y en a une, on va probablement tenter l'expérience à la maison.  

Voilà pourquoi après deux accouchements qui m'ont déçus, j'ai tenté le coup pour une accouchement naturel avec une Sage-Femme et c'était vraiment merveilleux ! Mais encore une fois je peux comprendre que ce soit pour certaines femmes inconcevable d'accoucher au naturel, moi aussi j'ai pensé comme ça. Et si votre accouchement s'est bien déroulé, alors c'est parfait ! Pour moi ça ne l'était pas et c'est pour cela que j'ai fait ce choix. 

Bon lundi !